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mardi 22 mai 2007

Solidarité mon c...

(Elephant Gun - Beirut)


Aujourd’hui, pendant que j’attendais à une lumière rouge, mon regard fut attiré par un attroupement de col bleu. Ils riaient beaucoup trop malgré l’heure matinale. On connaît tous les clichés sur les cols bleus. Et ceux croisés ce matin, les représentaient tous à merveille. Ils étaient cinq. Un-deux-trois-quatre-cinq. Cinq pour réparer un nid-de-poule. Deux qui pelletaient le gravier, un autre qui l’étendait et deux qui, honnêtement, ne foutaient rien. Ils jasaient, "Fait beau hein?", " Pas pire, pis toé?", "Correct"... et avaient de beaux dossards orange-fluo. Je vais être un peu pisse-vinaigre (mais étant donné que je travaille dans le domaine bancaire je suis déjà un paria, non?), mais moi ce genre de comportement typiquement col bleuesque ou syndical, lorsqu’il est étalé au grand jour, ça me fait un peu chier. Et je suis même tenté d’enlever les mots « un peu » de ma dernière phrase. Écoute Kamarade col bleu, si tu ne veux pas travailler, peux-tu au moins faire semblant? Moi, ça me fait réellement suer de te voir te pogner le derrière comme ça, sans aucune gêne. Votre nonchalance me nargue. Je saaaaaaiiiiiiiiis, ce n’est pas TOUS les cols bleus… probablement une minorité, mais force est de constater que cette minorité est souvent présente aux abords de nos charmantes rues. Mais ce « mal » n’affecte pas seulement les cols bleus, mais aussi une appréciable partie des employés syndiqués. Tous ceux qui ont travaillé dans un monde où le syndicat est roi peuvent témoigner. Je ne compte plus les fois où dans mes emplois de jadis, on m’a vivement conseillé de ralentir la cadence parce que ça déstabilisait l'Ordre syndical établi. Sournoisement, les syndicats ont, au fil des années, amené une certaine sous-culture pré-adolescente au monde du travail. Beaucoup d’employés syndiqués s’imaginent que tout leur est dû, maniant les griefs de main de maître. De convention collective en convention collective ils se négocient des salaires et des avantages sociaux qui, finalement, n’ont plus aucun rapport avec la tâche à effectuer. Et on s’étonne des mises à pied massives au niveau des emplois manufacturiers. Et pis ont trouve ça écoeurant. Que fait le gouvernement!?!?! Rien. Mais peut-on vraiment blâmer les syndicats, puisque dans le fond ils font leur travail, soit maximiser les droits et revenus pour leurs membres? Le problème n'est pas la tâche elle même, mais l'attitude qui vient avec. L'arrogance disons.

Voilà qui m’amène à la grève des employés de la STM. Sacrament, il y a quatre ans, ils en avaient fait une grève. Le budget de la STM est dans le rouge, les passes de metro augmentent constamment, mais les employés de la STM qui, avouez-le, sont quand même payé à un salaire très respectable, en veulent plus. Toujours plus. Et parce qu’ils n’ont pas ce qu’ils désirent, ils font la grève. Bravo les gars, on prend la portion de la population la plus vulnérable en otage pour avoir plussssse de gain salarial. Wow. Qui va être obliger de se faire chier avec un service minimum de merde pour se déplacer? De réaménager son horaire complet? De voir son ticket augmenter, mais son salaire stagner? Les étudiants et les gens qui ont comme seule alternative de transport, les bus et metros. Vraiment, vous avez la fibre sociale très développée Kamarade. J’espère que vous allez bien dépenser votre hausse salariale, qui j'en suis persuadé servira à bien acquitter les paiements de votre nouveau Suburban. Un Suburban pleinement mérité il va s'en dire.

5 commentaires:

Janic Naud a dit...

Premiere ment, je ne peux passer le nombre de cols blancs et autres employes de bureaux non-syndiques propager la culture du 'slacking'. C'est un fleau, particulierement dans des milieux ou il y a une culture dynamique de performance.

Ensuite, je dois dire que je partage quand meme ton ecoeurement par rapport au monde syndical.

Une des choses que je m'explique toujours pas c'est quand je vois des masses de sud-americains sortir de leur shop de textiles apres des chiffres 10 heures asuer dans les machines dans le coin de Chabanel. Ou ceux qui coupent des pieds de brocoli couches par terre en face du convoyeur, toujours dans des chiffres de 10 heures. Sont ou les syndicats pour eux? Est-ce que c'est parce que le revenu en cotisations sur 7 piastres de l'heure vaut pas l'attention de nos centrales?

Janic Naud a dit...

Ce dernier post vous a ete presente par Charivari, qui s'excuse des mots, des espaces et de la ponctuation qui manque.

ThePresident a dit...

"Est-ce que c'est parce que le revenu en cotisations sur 7 piastres de l'heure vaut pas l'attention de nos centrales?"

T'as parfaitement raison.
Je pense qu'il est là, le nerf de la guerre. Les structures syndicales sont beaucoup mieux organiser au sein des entreprises ou les emplois sont mieux rémunérer. C'est quand même ironique comme façon de procéder, surtout quand on constate la facilité avec laquelle les syndicats se drapent dans les discours d'égalité sociale et de solidarité.

So-so-so-solidarité?

Feel Good a dit...

La seul fois de ma vie où j'étais syndiqué c'était au Provigo. Au début je faisais mon bon petit syndiqué et je menaçais de grief et de plein de stupidité mais je restais emballeur. Mais le jour où j'ai commencé à travailler AVEC le patron, j'ai eu des augmentations de salaires, accès à des postes qui, normalement, ne l'était pas accessible aux syndiqués (de la grosse magouille) et ainsi de suite..

Je trouve ça plus satisfaisant de travailler pour mon rendement que pour un salaire gagné par mon syndicat.

Air Canada à été dans la même situation que la STM, en passant. Au début les syndicats voulais pas que le salaire soit baissé de 2% et c'est des employés qui ont fait une pétition pour forcer le syndicat à accepter, autrement ils allaient en grève.

Résultat: Air Canada est maintenant loin de la faillite depuis 2 ans.

Ok, le problème est inversé: Les employés se font dire qu'ils qu'ils ne peuvent pu ravoir leurs 2% mais les boss ont tous des bonus de débile, dont Milton qui a reçu 10 millions de bonus pour avoir sauvé la compagnie.. 10 million, c'était le montant sauvé par tout les employé de A.C..

Bref...

ThePresident a dit...

Je suis d'accord pour dire qu'il y a clairement un problème dans la méthode de rémunération des PDG. Mais si on regarde la situation qui prévaut à la STM... on est loin de ça.