Radio Propagande (cliquez Change Station..)

samedi 2 juin 2007

Vladimir, ton Borcht est prêt.

(Step into my Offiice, Baby - Belle and Sebastian)
Dans un jadis pas si lointain, je suis allé souper dans un resto russe pour, entre autre, l’anniversaire d'une bonne amie (heeey Caaaat). Le resto, appelons-le L’Ermitage puisque c’est son nom est, paraît-il, reconnu internationalement pour la qualité de ses mets russes. Je ne sais pas pour vous, mais quand je pense à de la bouffe russe, je pense aussitôt à des patates accompagnées de vodka. Ou marinées dedans. Probablement parce que les russes ont toujours une espèce de gueule patibulaire, regardez Andrei Markov du Canadiens ou encore Vladimir Poutine. Aimeriez-vous avoir Poutine comme ennemi? Pas moi, c’est clair que ce gars-là n’est pas digne de confiance, un mauvais commentaire sur sa femme et il va mettre une solution radioactive dans ma soupe. Bref, mon expérience culinaire russienne, fut exactement comme je l’imaginais… comme entrée: une soupe Borcht. What the hell is that? On parle ici d’une délicieuse soupe aux betteraves râpées (quoi ça se mange des betteraves?) et pommes de terre. Voyez le genre? Un repas idéal pour ceux qui vivent dans l’Oural Septentrional. Mon repas principal : un ragoût de bœufs avec varekini. Ils sont fourrés avec quoi, les varekinis vous pensez? Ouais, des pommes de terre. Mais, pour être bien honnête, la soupe et le genre de ragoût étaient vraiment excellent. Des plats typiquement russes, que la madame tout aussi russe, nous a dit. Parfait nous étions là pour ça. Entre chaque service, comme le veut la tradition, nous avons ingurgité quelques shooters de vodka. J’ai dit quelques? J’avais jamais vu un choix aussi démesuré de Vodka, évidemment nous en avons essayé des différentes sortes à différents prix pour finalement se rendre compte, que la vodka, eh ben ça goûte la vodka. Au son de son délicieux accent russe, la serveuse m’a exprimé son désaccord. Non mais, qu'est-ce qu'elle connait là-dedans elle? Quoiqu'il en soit je me sentais comme le défunt Boris Elstine.
Plus que la bouffe, l’expérience culinaire culminait aussi autour de l’ambiance. De un, nous étions clairement les seuls non-russophones de la place. Dans le fond, trois gars au style russe… un gros qui marchait, regardait et buvait comme le ferait un chef de la mafia russe dans son outfit de sport. Ce gars-là avait certainement un AK-47 de caché quelque part. Un autre, un peu saoul, portrait tout craché de Borat, portait fièrement une moustache à rendre Tom Selleck cocu. Le dernier, mal rasé, le style déglingué mais qui sortait vraisemblablement avec la plus belle fille de la place. Une russe… quoi vous êtes surpris? Les femmes, quoiqe plutôt low profile, dégageaient une force de caractère assez surprenante. Quand l’émule de Borat ou le Tony Soprano russe s’énervaient, les femmes se levaient et les gars se la fermaient… pour 5 minutes. D’ailleurs, à la fin du repas, il me restait encore de la sauce et varekini, j’étais repu et ne pouvait plus rien avaler. La serveuse, m’a clairement fait comprendre que le meilleur était dans mon assiette et qu’il n’était pas question que je ne la finisse pas. Sinon, c'était aller simple pour le goulag. Dit avec un ton tellement tendre mais aussi terriblement vindicatif… j’ai dû acquiescer, puisque c’était la chose à faire. Hors de question que me retrouve en Sibérie, à bouffer du Borcht 21 fois par semaine.

Le plus surprenant dans toute cette histoire, ce fut la musique. Tout au long du souper, la musique alternait entre de la musique que je croyais être traditionnelle et un espèce de techno-dance cheap typiquement Europe de l’Est, dont l’horrible pièce suivante… et... et comme si ce n'était pas assez... entre deux gorgées de vodka, Scatman a joué (vidéo clip icitte)… oui oui, fucking Scatman John… en 2007... dans un resto russe semi-chic. Et justement, les Russes, aimaient-ils Scatman John? Aucune idée, leurs faces impassibles ne semblaient préoccupées que par une seule chose, le verre devant eux…

L’univers russe est fascinant, la façon dont ils se sont débarrasseés des Tsars, leur racine communisme, leur force de caractère, leur amour du nucléaire, le KGB et toutes les raisons politico-sociales possibles qui rendent ce pays plutôt obscur, maintiennent un aura malsain mais intrigant. D’ailleurs l’histoire de l’empoisonnement d’Alexandre Litnivenko rend pleinement honneur à la réputation russe… à lire ici.